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Droit de vote des femmes

Débat autour du vote

Les arguments en faveur du vote

  • Je ne voterai plus lorsque je serai morte par Claire A.

Je vote depuis toujours pour plusieurs raisons :

  1. voter est un droit mais aussi un devoir civique
  2. je suis une femme, j'ai la chance de pouvoir vivre et voter dans un pays libre et démocratique où la femme s'est battue pour obtenir ce droit (1945) alors que tant d'autres dans beaucoup de pays aimeraient avoir ce même droit
  3. je vote car je pense à tous ceux qui aujourd'hui à travers le monde mais aussi en France par le passé se battent et se sont battus pour obtenir ce droit
  • Un devoir de citoyen du monde par Cédric B.

Parmi toutes les raisons qui me font voter, je n'en citerai qu'une : en votant, je me situe comme citoyen du monde. Comment, si l'on s'abstient, apprécier à sa juste valeur que les Irakiens se déplacent en masse pour aller voter malgré les menaces d'attentat ? Comment, si l'on ne fait pas cet effort, se réjouir qu'une partie de la population iranienne se batte pour que sa voix soit entendue ? Nous sommes les citoyens d'un pays où il est possible de se déplacer librement, et d'aller voter sans aucune pression sur nos épaules.

  • Pour ne pas faire la "politique de l'autruche" par Justine A.

J'irai voter parce que je ne veux pas fermer les yeux sur ce qu'il se passe et sur l'avenir de ma région, et au-delà, de mon pays.  J'irai voter pour m'impliquer et m'inciter à avoir une réflexion, un avis sur les politiques locales, et aussi pour avoir ensuite la légitimité de la critiquer car j'aurais donné ma voix.

  • Se plaindre et ne pas voter ne sert vraiment à rien par Ellen D.-B.

 Je vote parce que nous vivons dans une démocratie et que les démocraties sont fragiles et les dictatures toujours à l'affût. Je vote parce que mes parents n'ont jamais manqué une seule élection de leur vie et qu'ils m'ont enseigné que le vote est aussi un devoir. Enfin, je vote parce que se plaindre et ne pas voter ne sert vraiment à rien !

  • Jeune et votant. par Thomas d'A.

Après avoir eu 18 ans il y a deux mois, je m'empresse de faire mon devoir civique en allant voter. C'est pour moi la meilleure manière de critiquer la politique d'un gouvernement ou de rendre compte de ses propres projets et/ou idées. Je n'arrive pas à comprendre les gens qui se permettent de ne pas aller voter et de critiquer ensuite les élus de la République. S'ils ne sont pas d'accord avec ce qu'ils font, pourquoi ne pas être allé voter contre ces élus ?

  • Nom d'un doigt coupé ! par Elisa E.

Je suis allée voter dimanche dernier, après un voyage de près d'une heure et demie en RER pour rejoindre le bureau de vote. J'irai voter cet après-midi.
Pourquoi je vote ? Parce que dans ce pays qu'est la France, on ne me coupe pas le doigt, le bureau n'explose pas, je n'ai pas la peur au ventre jusque dans l'isoloir. Tant que ma vie n'est pas en danger, je ne vois aucune raison de ne pas aller voter, et c'est encore la seule façon que nous avons, nous, les peuples, de nous gouverner.

 

Les arguments des abstentionnistes

  • Ni aujourd'hui, ni demain, ni plus jamais par Cécile

La démocratie représentative est une belle escroquerie.Je n'ai plus confiance dans la classe politique.

  • Abstentionniste... pour des raisons pratiques mais surtout idéologiques par Alain S.

Vivant à l'étranger mais inscrit sur liste en France, je n'ai pas souhaité utiliser mon droit de vote, d'abord parce que je n'ai pas confiance dans le vote par procuration qui m'a déjà posé des problèmes dans le passé, mais surtout parce que je ne me reconnais plus dans l'offre politique proposée.

  • Difficile choix par David R.

Je ne voterai pas aujourd'hui parce que il n'y a aucun candidat qui me convienne.

  • Je n'ai pas pu me décider par Thibault J.

Je ne vote pas lors de ces élections parce que je n'ai pas pu lire tous les programmes, ce que je fais à chaque fois, et donc je n'ai pas pu me décider pour quel parti voter.  Enfin, en France, du fait que les votes blancs ne soient pas annoncés et différenciés des abstentions lors de l'annonce des résultats, il semble dès lors plus pertinent de s'abstenir pour se faire entendre, pour exprimer son choix ou son absence de choix.

  • abstentionniste par A. A.

Je ne voterai pas aujourd'hui. La liste des raisons est longue :

  1. je serais bien incapable de savoir pour qui voter
  2. si le vote blanc était comptabilisé, j'irais voter, mais comme le fait que je ne trouve satisfaction dans aucun candidat n'est pas pris en compte, à quoi bon voter ?
  3. je ne cautionne pas les méthodes de communication des politiques. Comment peut-on demander aux gens de se sentir concernés et citoyens en leur vendant de la bouffonnerie ?
  4. je ne crois pas que le résultat du scrutin changera quoi que ce soit
  5. je ne pense pas que ce sont les politiques qui changent une société, ce sont les gens. Quand les mentalités seront prêtes à un changement, le reste suivra.

 

  • Nous sommes libre d'aller voter ou pas par A. B.

Il me semble que le vote est un droit. Nous sommes libre d'aller voter ou pas. Si le vote blanc était pris en compte, de nombreuses personnes iraient voter pour faire ressortir leurs désaccord avec le monde politique d'aujourd'hui, mais ce n'est pas le cas. Alors on ne va pas voter, on reste chez soi.

Pourquoi aller voter alors que l'on n'espère plus le changement, mais juste que cela ne soit pas pire qu'hier ?

 

En France, les femmes obtiennent le droit de vote

Après bien des années de luttes, les Françaises obtiennent enfin le droit de vote et celui d’être élues.

Pendant l’Occupation de nombreuses femmes ont rejoint les rangs de la Résistance. Un engagement qui conduira la France libre du général de Gaulle à reconnaître l’égalité économique et politique des sexes.

Le résistant communiste, Fernand Grenier, défend fermement et avec obstination les droits politiques de la Française à l’assemblée. Le 23 mars 1944, l’Assemblée consultative siégeant à Alger adopte le principe du droit de vote des femmes par 51 voix « pour » et 16 voix « contre ».

De GaulleUn mois après, le 21 avril, le général de Gaulle ratifie une ordonnance qui, à l’article 17, prévoit le vote des femmes et leur éligibilité : Les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes. Les Françaises obtiennent enfin le droit de vote et celui d’être élues. Près d’un siècle après les hommes. Et après l’Espagne, la Turquie, la Birmanie ou même l’Ouzbékistan. Elles voteront pour la première fois en 1945 et entreront au Sénat en 1946.

Le nouveau pouvoir politique, plus jeune, issu de la Résistance, reconnaît enfin aux femmes leur pleine responsabilité de citoyennes. En effet, dès la Libération, les femmes deviennent citoyennes et font leur entrée dans la sphère politique. Les mouvements « suffragistes » déclinent peu à peu, ayant perdu leur principale raison d’être. Une tradition féministe disparaît.

Il aura fallu un siècle et demi de réflexion et de lutte pour obtenir l’égalité des droits politiques avec les hommes.

« C’est pendant l’Occupation que les mentalités ont changé, et c’est dans la Résistance que les femmes ont gagné le droit de voter et d’être élues. Elles avaient montré leur courage, pris des risques fous, reçu les clandestins, assuré la transmission des messages… Il était impossible de leur dénier encore le droit de vote. Ce n’est pas de Gaulle qui leur a donné. Ce sont les femmes qui l’ont glorieusement gagné. »
Propos recueillis par Annick Cojean, Le Monde, 9 mars 2001.

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Nous avons mille et une raisons de nous plaindre, l'actualité et la crise économique en donnent tous les jours l'occasion. Mais se plaindre sans agir ne changera rien, les hommes politiques seront toujours les mêmes.

En démocratie, les élections sont le premier et le plus simple des modes d'action. Le vote est l'acte de citoyenneté par excellence, c'est le moyen de faire fonctionner la démocratie et, par conséquence de protéger nos libertés. Une démocratie ne peut vivre que si les citoyens s'approprient le processus politique, à commencer par les élections, comme une responsabilité, comme un devoir. Mais c'est aussi un droit qui a été acquis par nos aïeux, parfois au prix de leur vie. S'ils étaient encore là, ils ne comprendraient pas pourquoi aujourd'hui autant de citoyens s'abstiennent de faire usage de ce droit. Ne pas voter, c'est leur dire qu'ils se sont battus pour rien !

Se désintéresser des élections, c'est clamer leur inutilité et donc faire le jeu de ceux qui voudraient les supprimer et avec elles toutes ces "coûteuses" assemblées d'élus ("Cela ferait des économies !"). Un homme fort (ou une femme) au pouvoir leur suffirait. Une bonne vieille dictature, certains en rêvent. Et si en plus elle assure l'ordre et ne gêne pas le business, beaucoup n'y trouveraient rien à redire ! Le lendemain, lorsque quelques démocrates nostalgiques se réveilleront et voudront organiser des manifestations, il sera trop tard, elles auront été interdites.

Heureusement nous n'en sommes pas encore là. Voter nous donne encore la possibilité de choisir nos dirigeants, ceux à qui l'on fait confiance, ceux dont les opinions sont les plus proches des nôtres ou, à défaut, d'écarter ceux que l'on ne veut absolument pas avoir comme élus. En effet, même si tous les candidats nous paraissent "mauvais", il est néanmoins nécessaire de voter pour éliminer les pires. Entre la peste et la grippe, il vaut mieux choisir la grippe.

Toutes les élections sont importantes, que ce soient les présidentielles, les législatives, les européennes, les régionales, les départementales, les municipales, les référendums, etc. Chacune d'elles porte sur une partie des pouvoirs politiques. C'est notre avenir qui est entre nos mains puisque par notre vote nous désignons ceux qui seront chargés de nous représenter. En attendant d'avoir mieux, on évite le pire.

Ne pas voter, c'est laisser les autres décider pour nous.
C'est se priver du moyen le plus simple de peser sur notre destin.


Pierre Tourev, 18/03/2012, actualisé le 12/03/2015